Lasne, HST en cours, 50X150

"Il n'est de nuage si noir qui ne soit doublé d'argent". (Proverbe perse)

Une réflexion sur l'éphémère et la vanité.

Une réflexion sur le sens.

 

Une présentation  de  Catherine Crochet : voir aussi ci-dessous les quelques explications concernant la démarche

        

L'ARTISTE [par Didier Paternoster, Historien de l'Art]

Née à Louvain le 21 mars 1963. Originaire de la Province du Luxembourg : ce n'est pas un complexe (il faut connaître Bodange) ! Attirée très tôt par une formation artistique, Catherine choisit cependant de mettre ce désir en veilleuse et de poursuivre ses études en sciences économiques (voir ci-dessous).  Mais, en 1988, le rêve peut enfin se réaliser et, impulsivement, elle s'inscrit à l’académie «Jean-Jacques Gailliard» de Saint-Gilles où, pendant six années, elle explore la peinture et ses différentes techniques. Une année d'histoire de l'art à l'Université de Bruxelles et une autre de dessin à l'Institut Saint-Luc viennent compléter cette formation et affermir sa technique. Depuis 1994, les expositions se sont multipliées.

 

Saint-Isaac-sur le-sang-versé (Interprétation), Huile sur toile (Date indéterminée), 30X30

L'OEUVRE

Cela fait donc plus de 30 ans que Catherine arpente les chemins de la peinture selon une démarche cohérente et avec beaucoup d'humilité. Après avoir étudié la peinture, l'histoire de l'art et le dessin, elle a choisi de s'orienter vers des genres et des techniques qui ne rencontrent pas d'amblée la faveur du public. Elle affectionne les natures mortes de petites dimensions, attentive à ces détails qui soulignent le velouté d'une pêche, la rondeur d'une pomme ou le vert jauni des fanes d'un légume. Ces miniatures qui ne cèdent pas à la tentation du trompe-l'œil sont autant de morceaux de bravoure qui peuvent se composer librement en un bel ensemble coloré. A côté de ces digressions potagères, Catherine Crochet aime aussi restituer l'ambiance d'un lieu, réel ou imaginaire, en recourant aux transparences de l'aquarelle et plus récemment à l'huile. Ces belles demeures aux couleurs chaleureuses émergent d'un écrin de verdure. Elles ouvrent leurs fenêtres illuminées sur le monde tout en gardant précieusement leur histoire et leurs secrets. Parfois, un village tout entier apparaît au détour des courbes d'un paysage. Verts tendres et aqueux, rouge brique, violets délicats et jaunes délavés plantent une atmosphère de lever ou de coucher de soleil, à moins que l'artiste ne joue sur l'opacité de la nuit pour révéler les formes d'une maison à la lueur des réverbères, des lanternes ou des lampadaires. Une peinture originale, pleine de fraîcheur et qui s'attache à débusquer la beauté là où on n'irait pas nécessairement la chercher. 

 

D’après Artistes et galeries 2004, 5ème éd., Art in Belgium, Bruxelles.

 

Mirabeau, aquarelle 1997, 60X80

2ème prix de la Presse Manag'Art 2004, Ichec Entreprises Bruxelles

"Le très reposant Mirabeau" - Françoise Palange

Quelques références biographiques

(Adresse et téléphone)

Née le 21.03.1963, à Louvain, divorcée, belge.

Économiste appliquée (Sciences de la Gestion).

Actuellement, c'est ce qu'elle enseigne depuis 2007.

Pour plus d’info, voir son étude sur le bilan de la Sous-traitance à Bruxelles, réalisée à la CCI de Bruxelles, qu'elle a quittée en 2006.

Formation artistique :

1988 à 1994 :

Section "Peinture" à l'académie "Jean-Jacques Gaillard", rue Hôtel des Monnaies à B-1060 Bruxelles (anc. "Académie de Saint-Gilles").

Professeur de 1991 à 1994 : J. Baurain.

1994 à 1995 :

Elève libre en "Histoire de l'Art" à l'U.L.B., Bruxelles.

1995 à 1996 :

Cours de dessin à l'Institut Saint-Luc, rue d'Irlande, 57 à B-1060 Bruxelles.

Professeurs : J. Forest, A. Havalésidis, A. Dubois et M. Lewi.

Techniques principales : peinture à l'huile, aquarelle 

 

 

 

Cornaro, un de ses premières aquarelles en 1989

 

Les peintres qu'elle aurait voulu pouvoir égaler

Friedrich, Monet, Turner, Van Rijsselberghe, Vermeer ...

 

 

En février 2007, le Groupement d'Animation Lombisois (GAL) a demandé à 2 artistes actifs à Lombise, Léliane Dehon et moi-même, de préparer un exercice inhabituel. Celui-ci a fait l'objet d'une présentation devant un public de villageois le 11/02/07. La présentation a été accompagnée d'une projection de nos œuvres.
Voici le contenu de cette présentation (idées). 

 

Quelques mots d'explication concernant la démarche

Quand et pourquoi commencer à peindre ?
Mon envie de peindre et d'écrire remonte à un passé lointain, un âge où on ignore qui on est et ce qui nous anime. Il me semblait que c'était un rêve et que je n'en avais certainement pas le talent. Vers 12/13 ans, cela faisait rire, surtout quand on est plutôt bonne élève (en math par exemple). Devenir peintre ou écrivain prédispose probablement à une attirance pour un mouvement qui puisse être aussi bien littéraire qu'artistique.
Finalement,
les études universitaires se sont imposées comme un choix plus raisonnable, mais pas seulement. L'économie appliquée est une des branches des sciences humaines qui a l'avantage d'ouvrir sur une vision large de l'homme, pragmatique avant tout.
A peine engagée chez Digital, j'entre à l'académie de Saint-Gilles, d'abord avec 3 ans de section "Arts plastiques" où la préoccupation première est l'apprentissage d'une discipline, puis en section-peinture chez Jacques Baurain. Suivent une année de cours d'histoire de l'art à l'ULB et surtout, une de dessin à Saint-Luc, notamment avec Angeliki Havalesidis qui me fait dessiner à la main gauche et Jean Forrest pour le dessin classique.

 

Quels choix picturaux ?
Une question permanente : que retenir du passé ?
Depuis le 19ème siècle, la succession de courants, mouvements, écoles, avant-gardes que l'on a pu connaître, ont posé un tas de questions nouvelles sur l'art et son objet. Il est devenu un lieu de recherche, de sens et de non-sens, d'ouverture et de liberté.
Mais si l'art est recherche, il me semble qu'il n'est pas pour autant dans la négation du passé.
Finalement, une œuvre d'art n'a de véritable sens qu'au moment où son message retient un spectateur. En tant qu'expression et communication, l'art est une traduction par la ligne, la matière et la couleur, en 2 ou 3 dimensions, de la vision intérieure d'un individu, même s'il n'est plus dans la tentative servile et fidèle de représenter le réel.
Qui dit vision personnelle du monde, en postule l'inhérente subjectivité. Nous avons d'ailleurs, aujourd'hui, suffisamment de contacts avec d'autres cultures pour ne pas croire au lien étroit qui existe entre l'art et la culture dans laquelle il se développe.

 

Abstraction ou figuration ?
Si une démarche créatrice a pour but de transmettre un message, elle doit se référer à des signes, images, symboles, etc. qui ont une signification pour un groupe d'êtres humains. Chaque artiste se choisit un degré d'intelligibilité.
Si l'on choisit de partir de l'observation de la réalité avec le principe que l'on va, par exemple, dessiner un arbre ou un mur de brique, il ne viendra même pas à l'idée de compter toutes les branches ou les briques qui les constituent : on verra rapidement que ce n'est pas possible de les représenter dans tous ses détails, que cela n'a aucun intérêt, pas même esthétique. Un certain degré d'abstraction est donc inhérent à toute démarche artistique.
Tout au long de l'histoire, les peintres ont, d'ailleurs, recouru à des procédés [inventés] ayant pour but de créer des illusions, l'enjeu étant de suggérer en 2 dimensions une représentation du monde qui leur apparaît généralement en 3 dimensions. La peinture reste un défi géométrique , optique et chimique (couleur, trait, matière). Suivant la technique et les options artistiques, l'alchimie est plus ou moins complexe.
En admettant qu'on puisse voir 2 extrêmes sur un continuum,
- à un extrême, l'Hyperréalisme peut apparaître comme une fascinante difficulté technique
- et, de l'autre côté, l'abstraction de la toile nue, comme un pur concept.
Partir de l'observation du réel a pour intérêt de faciliter la compréhension du message mais présente donc toujours, indissociablement du défi technique, celui de la synthétisation d'une vision, celle qu'on veut transmettre. La limite de l'observation du réel serait dans les possibilités offertes à la composition d'un tableau au choix des couleurs et à leur valeur : jusqu'où va-t-on respecter la réalité ?
Pour moi, être artiste répond à plusieurs aspirations, dont celle de faire rêver, mais si la démarche ne peut pas être statique, la recherche d'une voie dans l'expression en partant du réel ne me paraît pas épuisée.

 

La lumière
L'œil, plongé dans le noir total, ne voit rien. C'est la lumière qui permet de voir les couleurs. Dans un tableau, on peut ainsi imaginer, jusqu'à l'artificiel, différents degrés d'éclairage de manière à occulter ou mettre en valeur chaque élément d'une composition.
De l'Impressionnisme, je retiens l'intérêt pour les effets de la lumière et des éléments. Dans son acceptation la plus générale, il désigne, en effet, la tendance, en art, à noter les impressions fugitives, la mobilité des phénomènes plutôt que l'aspect stable et conceptuel des choses .
Indépendamment de l'atout poétique, choisir l'instant où la lumière diminue,- que le soir tombe ou que le jour se lève (avec ou sans artifices) -, est un moyen d'organiser la composition d'une œuvre.

 

La codification du message
Quel code utiliser et dans quel cadre de lecture ? Comment communiquer un message par la peinture ?
Si l'objectif de composition était de permettre à un spectateur non initié de comprendre l'œuvre, il faut donc retrouver un élément central à partir duquel tout un chacun peut l'appréhender. Si on s'efforce d'éviter l'hermétisme, le meilleur point de départ est souvent dans les idées simples. D'autre part, que l'œuvre parle d'elle-même, qu'elle ait un effet instantané, peut être un objectif en soi.
Ce que j'aime chez les symbolistes, c'est que l'œuvre d'art doit être " premièrement idéiste , puisque son idéal unique sera l'expression de l'idée ; deuxièmement symboliste, puisqu'elle exprimera cette idée par les formes ; troisièmement synthétique, puisqu'elle écrira ces formes, ces signes, selon un mode de compréhension générale ; quatrièmement subjective, puisque l'objet ne sera jamais considéré en tant qu'objet mais en tant que signe perçu par le sujet ; et, cinquièmement, décorative …".
Comme certains symbolistes, je préfère les rêves éveillés. Le conscient a, pour moi, beaucoup plus d'intérêt que l'inconscient. D'autre part, que l'on dise d'une œuvre qu'elle est décorative, est parfaitement en accord avec l'idée que l'on se fait d'un rêve.
Comme c'est le cas chez certains symbolistes, l'idéal, c'est de jouer à la fois avec les idées, les lignes et la matière, de lier, en réaction aux nouveaux excès du pessimisme ambiant et du positivisme scientifique, les découvertes sensorielles de l'Impressionnisme à des évocations résolument optimistes, des visions magiques et/ou mystérieuses, avec des effets décoratifs.

Par l'organisation de la composition, il y a le souhait de donner plusieurs niveaux de lecture à l'œuvre :
- une première lecture descriptive en lien avec la culture,- l'appréhension culturelle -, accroche sur le réel par le figuratif : un paysage, une nature morte, etc.
- en deuxième lecture : des lumières, plus ou moins artificielles, qui transposent la réalité, donnent une autre vie à la composition, éventuellement du mouvement à un sujet inanimé, une recherche de magie et d'impressions, en tous cas, des sentiments positifs pour introduire la 3ème lecture qui n'est pas indispensable à la compréhension de l'œuvre :
- c'est-à-dire, au plus simple, un message optimiste par rapport à la vie, sur le sens de la vie, des jeux sur le langage et/ou la visualisation d'idées simples, une recherche sur le sens des symboles et des mystères, etc.

 

Quelle(s) technique(s) ?
Pour des raisons peut-être à l'origine d'ordre pratique, liées au temps et à l'espace disponible, - probablement qu'elles paraîtront réactionnaires de par le mépris qu'elle peut susciter chez certains -, les vertus de l'aquarelle ont présenté tout leur attrait. L'idée est rapidement venue d'appliquer des principes de construction traditionnels de l'huile à l'aquarelle, de sorte qu'elle devienne une technique à part entière (c'est le sens de l'ouverture de l'art d'aujourd'hui). Par la composition et l'utilisation des couleurs : avant-plan et arrière-plan, à-plats et modelés, etc.
Actuellement, l'objectif serait d'essayer de réintégrer des principes d'aquarelle dans la peinture à l'huile en partant de la tradition technique, par des jeux de transparence.
J'aime laisser une touche de mystère dans ce que je fais. Mais il faudrait que je l'explique. Ma démarche est à l'opposé de ce qui est "tendance". Je recherche la durabilité dans un monde qui ne parle que d'éphémère. Ce qui me fait utiliser des pigments stables si ce n'est éprouvés, de rechercher la solidité en travaillant en multicouches et d'exploiter les glacis.

 

Les sujets de prédilection ?
Certains sujets retiennent l'attention pour leur charge symbolique, voire par leur portée romantique.

C'est le cas des maisons et châteaux, des jardins, de certains paysages (les Folies de jardin).
En ce qui concerne les animaux, on constate que pas mal de jeux de mots les utilisent et que beaucoup d'entre eux ont une charge symbolique : ex. les maisons scandinaves sont protégées par un hibou.

 

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